Qu’est-ce que la dysplasie du coude ?

La dysplasie du coude est un terme général regroupant un ensemble d’affections, toutes responsables d’une évolution de cette articulation vers l’arthrose. Il s’agira de 4 grands types d’affection :

  • l’ostéochondrite dissécante
  • la non-union du processus anconé
  • la fragmentation du processus coronoïde
  • l’incongruence du coude

C’est une affection que l’on retrouve chez l’Altdeutsche Schäferhunde, tout comme chez les chiens de race moyenne à grande.

Quelle en est la cause?

Les avancées scientifiques ont apporté la preuve que plusieurs facteurs rentrent en considération dans l’apparition d’une dysplasie du coude. Les deux grandes causes retrouvées sont une prédisposition génétique et l’impact du milieu et de l’environnement. Ces derniers facteurs, tels qu’une alimentation déséquilibrée, un exercice physique trop important pour l’âge, un traumatisme durant la croissance, etc… peuvent influer sur l’apparition d’une dysplasie.

Quels sont les symptômes de la dysplasie du coude?

Le diagnostic, difficile à établir, peut être retardé, car les symptômes présents sont souvent atypiques et variables. Ils peuvent apparaitre dès l’âge de 4 à 5 mois, ou plus tard après la croissance après la croissance, selon la sévérité de la dysplasie On pourra retrouver une boiterie des membres antérieurs, qui peut être uni ou bilatérale. Lors de l’évolution de l’arthrose, des douleurs en flexion ou extension sont possibles mais pas toujours présentes.

Comment diagnostique-t-on une dysplasie du coude ?

Dès l’apparition des premiers signes cliniques sus-cités, l’UCFAS vous conseille de prendre rapidement rendez-vous avec votre vétérinaire habituel. Le diagnostic est à la fois clinique et radiologique :

  • Clinique : examen de votre AS, mise en place d’antalgiques, etc.
  • Radiologique : réalisation de clichés radiographiques des coudes droits et gauches (comparatifs) sous anesthésie générale
  • Scanner : plus précis, mais il existe une marge d’erreur de 15%, et plus cher
  • Une arthroscopie peut être envisagée : plus invasive, mais plus précise, en cas de suspicion de fragmentation du processus coronoïde ou d’ ostéochondrite dissécante
Un AS sous anesthésie générale pour ses radiographies
Un AS sous anesthésie générale pour ses radiographies

Comment réaliser des radiographies pour votre Altdeutsche Schaferhunde ?

1. Prenez rendez-vous avec votre vétérinaire :

  • en cas de suspicion de dysplasie du coude : dès que le diagnostic est suspecté
  • si vous envisagez de faire de la reproduction : à partir de 12 mois révolus

2. Réalisation des radiographies sous anesthésie générale à la clinique vétérinaire

3. Envoi des radiographies au lecteur officiel de l’UCFAS

4. Un double des résultats est envoyé au club UCFAS

5. Les résultats vous sont renvoyés, après lecture par le vétérinaire officiel de l’UCFAS (Pr Genevois)

La lecture des clichés permet de définir 4 stades, allant de 0 (totalement indemne de dysplasie) à 3 (dysplasie sévère), en passant par les stades 1 et 2.

Protocole de radiographies hanches, coudes et VTL (PDF) Courrier de demande de lecture (PDF) Attestation de contrôle de puce électronique ou tatouage (PDF) 

Radiographie d’un coude gauche d’un AS
Radiographie d’un coude gauche d’un AS

Comment traite-t-on une dysplasie du coude ?

Il existe deux grands types de traitement à mettre en œuvre en cas de dysplasie du coude. Ces types de traitement sont bien évidemment à discuter au cas par cas avec votre vétérinaire, chaque chien étant différent.

1. Les traitements médicaux : Ce sont les traitements habituels de l’arthrose :

  • Antalgiques, anti-inflammatoires
  • Compléments alimentaires retardant le développement de l’arthrose : « chondroprotecteurs »
  • Alimentation équilibrée, poids stable sans excès
  • Exercice physique régulier et adapté
  • Ostéopathie et acupuncture peuvent être des soutiens adaptés au niveau du coude.

2. Les traitements chirurgicaux : Ils ne seront décidés qu’au cas par cas, en fonction du type de dysplasie du coude, de sa sévérité, de la gêne induite et du retentissement sur votre AS. Contactez votre vétérinaire pour plus de renseignements. En cas de chirurgie, celle-ci peut être proposée tôt, le plus précocement possible, dans l’objectif de limiter les atteintes de l’arthrose sur l’articulation. L’objectif d’une telle chirurgie est de diminuer la boiterie et surtout de retarder le développement de l’arthrose au niveau du coude.

Quelle prévention mettre en place ?

Comme nous l’avons vu plus haut, la dysplasie du coude est en partie déterminée par une prédisposition génétique. Pour limiter cette prédisposition génétique chez les AS, l’UCFAS a choisi de faire radiographier tous les sujets reproducteurs mâles et femelles afin d’écarter de la reproduction les sujets atteints. S’agissant d’une maladie à facteur héréditaire prédominant (Pr J-P Genevois), il est important, selon l’UCFAS, dans le but d’améliorer la race des Altdeutsche Schaferhunde, de mener une sélection stricte auprès des reproducteurs. Cette sélection rigoureuse, qui n’est pertinente que de façon soutenue et sur le long terme, est nécessaire. Des mesures de prévention, prises dans de nombreuses races et dans différents pays luttant contre la dysplasie du coude, telles qu’écarter de la reproduction les sujets atteints, ont permis de diminuer l’incidence de cette maladie. L’UCFAS s’engage aussi à faire diminuer l’incidence de cette maladie. Cette amélioration passe par une sélection rigoureuse des reproducteurs (mâles et femelles) (conseillée par le Pr J-P Genevois) :

  • sélection individuelle : choix des reproducteurs en fonction de leur statut radiologique
  • sélection généalogique : choix en fonction des informations sur les coudes des parents et des grands-parents des reproducteurs
  • sélection des collatéraux : se renseigner sur le pourcentage de frères et sœurs de portée ayant des coudes sains
  • sélection des descendants : information sur l’état des coudes des descendants des reproducteurs issus de portées précédentes (mâles ou femelles)

Il semble enfin important de souligner que, compte tenu de la complexité de la génétique de la dysplasie du coude, il arrive, même chez les éleveurs les plus consciencieux, de voir de temps à autre « surgir » un individu dysplasique au sein de lignées considérées comme « saines » depuis plusieurs générations. « Plusieurs études ont démontré que seule une politique de dépistage et de contrôle, menée de manière pertinente sur le long terme, permettra d’obtenir de réels résultats, même si ces derniers sont lents et s’installent de manière très progressive. » (Pr J-P Genevois) L’UCFAS a donc entrepris de mener une politique de dépistage pertinente et soutenue pour la dysplasie du coude.