La traction canine n’est pas réservée qu’aux races nordiques ! De nombreuses races sont capables de tracter, même si leur potentiel n’est pas aussi important qu’un chien nordique de traction. Une morphologie adaptée ainsi qu’un tempérament dynamique et volontaire est nécessaire.

L'Altdeutscher Schäferhund un coéquipier de tous les instants

L’Altdeutscher Schäferhund un coéquipier de tous les instants

La traction demande un effort régulier, intense, une capacité à l’initiative et l’autonomie (le chien est placé devant le maître donc seul, il devra aussi savoir se démêler tout seul, trouver le meilleur passage, réguler son effort, etc…), une bonne obéissance à la voix.
En gros, on dit qu’un chien peut tracter son propre poids, mais ça dépendra de plusieurs facteurs :
– Le profil du terrain : un circuit plat et un circuit de type alpin avec du dénivelé ne demanderont pas la même force

La précision des chiens de berger en tête et l'endurance des nordiques

La précision des chiens de berger en tête et l’endurance des nordiques

 

 
– La qualité du terrain : sur neige, une poudreuse froide et légère, une neige damée, une neige chaude et molle lui demanderont plus ou moins d’effort. Sur terre, un terrain sableux et mou, un pré, ou encore un chemin caillouteux même chose.
– La T°C : on évite de demander un effort trop intense au-delà de 18°C.
– La forme et l’entrainement du chien : ça se travaille ! Un chien bien musclé, avec de l’expérience tractera beaucoup plus de poids qu’à ses débuts.

Particularités de l’Altdeustcher Schäferhund attelé

Morphologie : elle est plutôt bien adaptée à l’attelage, puisque sa cage thoracique est bien développée, l’avant puissant, bonne propulsion à l’arrière, c’est une morphologie de chien sportif. Cependant, étant donné qu’il fournira des efforts très intenses, elle doit être très équilibrée et saine, pas de dysplasie, gène ou défaut, qui pourraient vite se retrouver amplifiés et dangereux pour la santé du chien.

– Comportement : très dynamique et volontaire, il faut absolument canaliser son effort, car lui-même n’aura pas forcément l’initiative de le faire, surtout dans sa jeunesse.
Il donnera souvent plus que nécessaire, donc bien rester attentif à son état de fatigue, le mieux étant de lui apprendre à diminuer ses allures à la demande. Très sensible et à l’écoute, il faut faire les choses en douceur, car le fait d’être situé devant vous lui ajoute une pression. Fixé sur son maître, lui apprendre à avancer devant vous prendra peut-être du temps !

Un Altdeutscher Schäferhund en pleine traction

Un Altdeutscher Schäferhund en pleine traction

– Sa santé : en été il a vite trop chaud en traction, car il n’adapte pas forcément son effort à la t°C, il est bon de garder toujours de l’eau sous la main si un coup de chaleur commence à se faire sentir. En hiver, il ne craint ni le froid ni la neige, au contraire, il est aussi à l’aise que les nordiques. Aucun problèmes de pattes ou coussinets particuliers (si votre chien sort dehors régulièrement le reste l’année bien-sûr !).

Pour le plaisir des grands et des petits !

Pour le plaisir des grands et des petits !

 

Il faut surveiller les abrasions possibles du harnais sur sa peau, et prendre du matériel parfaitement adapté à sa morphologie pour ne pas créer de déséquilibre ou de blessure.

Pensez à une alimentation plus riche lors d’activités de traction, car ça demande beaucoup niveau physique et psychologique (un vrai défouloir !)

Activités possibles :

– Traîneau : Si vous avez au moins 2 ou 3 chiens (avec ce chiffre il vaut mieux être sportif car il faudra bien les aider en côte… !), il est possible de tenter l’expérience du traineau à chiens, à condition d’avoir un bon budget pour investir dans le matériel.

C’est une activité très accessible niveau technique, peu de risque d’accident (merci la neige !), où on se fait vite plaisir, en ayant le matériel de sécurité minimum, et en ne grillant pas les étapes !

Le berger guide le troupeau

Le berger guide le troupeau

Les Altdeustcher Schäferhund font d’excellents chiens de traineau, ils ont la puissance, la résistance, l’écoute, mais il leur manque de l’autonomie souvent, et ils gèrent mal leur effort, ils forcent trop, du coup de petites sorties sont plus adaptées, ou faire quelques bonnes pauses. Ils font de très bons chiens de tête (le premier chien à l’avant de l’attelage qui guident les autres à nos ordres) ce sont des télécommandes, mais il obéira souvent sans réfléchir alors faut pas se tromper d’ordre !

Par contre le chien de tête a beaucoup de responsabilités et beaucoup de pression, il ne faut pas mettre un jeune chien sans expérience, ou un chien trop sensible, ça le cassera définitivement si on lui en demande trop. Les gros bourrins sont placés à l’arrière, et les plus rapides devant.

Volontaires, les Altdeutsche Schäferhunde vous emmeneront aux sommets !

Volontaires, les Altdeutsche Schäferhunde vous emmèneront aux sommets !

On peut varier les plaisirs en choisissant son terrain de jeu : pistes damées, neige poudreuse, plaine, montagne,…
Il existe des traineaux en bois, en aluminium, différentes formes de harnais, de nombreuses techniques qui compliquent un peu le choix du matériel, mais le tout est d’avoir des éléments de bases fiables, en  bon état (en parfait état pour les éléments de sécurité, car on peut vraiment se retrouver en mauvaise position selon le contexte). Il faut toujours partir avec un moyen d’immobiliser le traineau pour intervenir sur un chien ou autre (ancre à neige, corps mort, largueur, une corde) et c’est d’autant plus valable qu’on augmente le nombre de chiens sur l’attelage.

– Ski-joering : Une discipline apparue dans les pays scandinaves il y a bien longtemps ! On chausse les skis nordiques, une ceinture autour de la taille, une ligne de trait et un chien au bout. Il faut être à l’aise en ski !! Surtout dans le freinage et l’arrêt, afin de pouvoir canaliser le chien et s’arrêter avant de lui foncer dedans. La longueur de la ligne compte beaucoup du coup, car il faut placer le chien loin des ski pour éviter de lui passer sur les pattes.
Une bonne obéissance est plus que conseillée, car on prend vite de la vitesse.

– Pulka scandinave :  Une version randonnée en autonomie, où le chien est attelé à une sorte de luge avec brancards, et le maître attaché à la luge, en ski. Le matériel est pas facile à trouver, mais plaisir garantit, une super sensation de liberté. L’apprentissage de la conduite du chien avec le brancard est pas facile, il faut y aller en douceur, le chien peut vite avoir des crises de panique se sentant coincé entre les 2 bras en aluminium de la pulka. Il doit rester le corps bien droit.

Toujours droit devant !

Toujours droit devant !

– Cani-cross ou cani-rando : Une discipline très ancienne remise à la mode pour diverses raisons : la version cross pour les sportifs qui profite de la traction pour aller plus vite, augmenter ses foulées, et la distance parcourue. La version balade pour faire participer son chien à la randonnée, et moins forcer pour nous. A nous les sommets ! Peu de matériel, peu de technique, c’est une activité très accessible !
Attention à la descente, les Altdeustcher Schäferhund ne changent pas forcément d’allure et de puissance en côte ou en descente, donc il faudra peut-être le canaliser avant de s’engager à fond la caisse dans une descente un peu technique. La chute peut faire bien mal, surtout si on se fait traîner… Attention donc à adapter le gabarit du chien au randonneur ou au coureur !

A pas de géant avec les adultes ou les enfants

A pas de géant avec les adultes ou les enfants

– Cani-VTT, kart, cani-trottinette : On passe à la version avec des roues ! Sur un vélo ou une trottinette, on peut attelé 1 à 3 chiens, et sur un kart (3 ou 4 roues) plutôt 2 à 5 chiens (ou plus si gros kart ou quad). Sur un terrain adapté (chemin dégagé, dénivelé faible, bonne visibilité, sol adhérent, pas trop fréquenté), c’est une activité qui permet de faire de grandes distances, mais n’est pas sans risques. La vitesse peut atteindre la vitesse max de votre chien, donc attention à rester maître du véhicule… ! La chute peut faire très mal, et un vélo ou un kart qui rentre dans un chien peut le blesser gravement. Pas la peine de vous préciser qu’un des éléments les plus important de l’engin est LE FREIN. Choisissez le top niveau freinage, c’est primordial.

La nature du terrain est très importante si vous désirez pratiquer régulièrement et faire de grands parcours, car on passe à des conditions beaucoup plus éprouvantes pour le corps du chien. En effet si le sol est abrasif ou très dur, les coussinets et les articulations du chien vont vite en pâtir. Le matériel doit être parfaitement adapté et en très bon état.

Tout chemins et toutes saisons !

Tout chemins et toutes saisons !

Question équipement, on retrouve le harnais du chien, la ligne de trait avec amortisseur, une barre de traction (s’adapte devant le guidon) qui guide la ligne de trait pour éviter qu’elle ne passe sous la roue avant si le chien détend la ligne, un largueur en corde avec mousqueton de sécurité pour pouvoir attacher et donc immobiliser son engin.

– Attelage sur charrette ou petite voiture : C’est une pratique ancestrale qui a été interdite il y a environ un siècle.
À l’aube des années 90, un groupe de passionnés se rassemble pour faire de l’attelage canin une discipline sportive qui permettrait aux grands chiens, de type molossoïde notamment, de pratiquer un sport canin adapté à leur morphologie.

Le meilleur ami de l'homme depuis fort longtemps

Le meilleur ami de l’homme depuis fort longtemps

Aujourd’hui, le matériel a été standardisé, les obstacles et les modalités des épreuves définis. Tout chien de plus de 1 an, toisant plus de 50 cm au garrot et présentant une musculature adéquate peut tracter une voiture adaptée dont le poids total en charge ne dépasse pas le poids du chien.
Ce type de travail attelé nécessite un chien posé et calme, car un chien nerveux pourrait avoir des moments de panique ou de stress dû aux bras de la charrette qui le « coince » et l’oblige à rester le corps aligné avec, comme pour la pulka. Il faut un chien précis, réfléchi et appliqué capable d’initiative et d’indépendance.

– Débardage : et pourquoi pas lui demander de vous ramener des petits troncs ? Choisissez une section et une longueur adaptée à votre chien (pas plus lourd que lui ) Enlevez bien toutes les branches ou ce qui pourrait s’accrocher, attention à ne pas aller dans de grosses pentes car le tronc pourrait rattraper le chien et le blesser (ou rester en arrière avec une corde qui retient le tronc). Il faut une obéissance parfaite du chien, l’arrêt à la voix, et les ordres de direction.

Toujours prêt à se rendre utile

Toujours prêt à se rendre utile

Mais aussi

Bât : Une autre pratique ancestrale ! Choisir des sacoches adaptée à sa taille et morphologie, et en avant, il pourra porter son eau, ses croquettes lors de randonnées, ou tout autre choses. Le chien comprend vite comment gérer les bâts, son gabarit en largeur qui augmente selon la largeur des sacoches (attention à vos jambes les premières sorties… !), qu’il ne peut pas faire l’acrobate avec un bât, etc… .

Trousse de secours, bouteilles d'eau, sandwichs...

Trousse de secours, bouteilles d’eau, sandwichs…

Ne pas excéder ¼ de son poids, et surveiller l’état d’échauffement du chien lors de sorties au soleil : la plupart des bâts ne sont pas très respirant. Il faut veiller à équilibrer parfaitement le poids des 2 sacoches pour éviter au bât de tourner.

... ou pourquoi pas l'apéro ?!

… ou pourquoi pas l’apéro ?!

Trouver le matériel

Les activités autres que le traineau à chiens se développent bien depuis quelques années, et on commence à trouver les équipements de base (pour la cani-rando ou cani-cross surtout) un peu partout dans les animaleries, sur des stands lors d’expositions canines, ou sur internet.
Il est conseillé de prendre le matériel destiné au chien et à l’humain chez des spécialistes, il ne faut pas lésiner sur le confort et la qualité, sauf si ça reste une activité très occasionnelle voire rare pour vous. On peut vite se retrouver avec un mal de dos avec une ceinture de cani-cross mal conçue ou pas assez rembourrée, et un chien avec des blessures ou des douleurs à cause d’un harnais trop grand ou trop petits, pas assez rembourré, etc…  Par correspondance, ce n’est pas évident de choisir la taille et la forme adaptée (même si sur le site ils indiquent les mesures à prendre et donnent des conseils), mais n’hésitez pas à renvoyer et échanger si ça ne va pas.
Les spécialistes sont également bien renseignés des normes de sécurité, ils travaillent avec des professionnels dont ils ont les retours.
Voici quelques sites spécialisés :
http://www.bruche-nature.com/
http://www.doonerak.com/index.cfm
http://www.antipodesled.com/
http://www.swisscool-mushing.com/